Problématique générale:Le kWh éolien, produit dans de bonnes conditions, peut aujourd’hui se vendre autour de 0.05-0.07$US.
Toutefois un débat important existe à savoir si les producteurs d’énergie éolienne devraient accepter de vendre à ce prix. Dans les conditions actuelles la vente à ce prix équivaut selon certains à laisser tomber la marge de manoeuvre qui permet de continuer les investissements en R&D nécessaires pour continuer de faire avancer la technologie.
Selon le Windpower monthly, les fabricants se seraient d’ailleurs déjà trop éloignés de la communauté scientifique, manquant ainsi d’intégrer à leurs produits les derniers développements scientifiques
Pour éviter ce scénario, le prix de vente raisonnable kWh éolien devrait donc actuellement se maintenir plutôt autour de 0.08-0.10 $US du kWh Mais comment alors compétitionner avec des énergies conventionnelles dont les prix sont maintenus artificiellement bas. Ceci nous amène de plein pied dans le débat de l’inclusion ou non du coût des externalités dans le prix de vente de l’énergie. Cette question est d’ailleurs probablement l’un des enjeux majeurs de cette consultation publique.
L’enjeu de ce débat est le suivant : il est de plus en plus admis que le prix chargé aux consommateurs pour les énergies fossiles, de même que pour l’hydro-électricité est loin de représenter le coût réel de ces énergies encouru par la population.
D’importantes études américaines et allemandes ont été faites, comparant l’ensemble des coûts à la société reliés aux énergies conventionnelles (fossiles et nucléaire) d’un côté et aux énergies alternatives (solaire et éolien) de l’autre. En plus du coût de production officiellement reconnu, on a tenu compte du coût environnemental (coût des dommages à l’environnement et coût des contrôles pour respecter les normes), des impacts sur la santé humaine, d’un coût d’amortissement des ressources non-renouvelables, des effets macro-économiques et enfin des subventions aux différentes industries
On arrive à la conclusion que « quand tous les coûts sont considérés, les énergies alternatives ont un coût relatif (p/r aux énergies conventionnelles) considérablement plus bas que ne l’indique les prix du marché ».
En général, les études situent le coût de ces "externalités" entre 0.01$US (estimation conservatrice pour l’hydro-électricité) et 0.05$US (pour les centrales thermiques au charbon) pour les coûts actuellement quantifiables. Ceci ne tient pas compte, par contre, des coûts liés aux impacts environnementaux que nous ne savons pas encore quantifier ou dont nous n’avons encore même pas idée.
Une étude de la Bonneville Power Administration, un distributeur d’électricité aux États Unis, évalue les coûts sociaux de l’hydro-électricité à 0,08¢/kWh. Ceux de l’éolien sont évalués par Ottinger (source 2.20) à 0,01¢/kWh ce qui est fait, tous coûts combinés, une source très compétitive par rapport aux autres formes de génération d’électricité.
Le mémoire de l’Association canadienne de l’énergie éolienne [4] souligne que la pluie étant moins prévisible que le vent, sur une base annuelle, Hydro-Québec peut avoir à utiliser d’autres sources d’énergie pour économiser l’eau, dont la centrale thermique de Tracy. « En tenant compte des coûts sociaux, l’éolien peut fournir cette énergie à un coût moins élevé pour la société !! ».
La contribution des petits systèmes
Il nous semble que c’est une évidence que nous en sommes rendus au point qu’il faut prévoir des modalités permettant aux consommateurs de pouvoir investir dans des solutions d’énergie complémentaires ou d’appoint et d’en récupérer le bénéfice en vendant leur surplus sur le réseau principal. Tous y trouveront leur compte et c’est la meilleure façon d’assurer le développement de l’industrie éolienne.
La leçon qui fait consensus suite à la « crise du verglas » de cette année est qu’il faut diversifier ses sources d’approvisionnement. Par ailleurs, Hydro-Québec peut trouver son intérêt à « racheter » de l’électricité - ou à économiser sur ses propres sources de production - pour ses fins de développement. Le vrai coût de production et de livraison de l’électricité chez un client varie en fonction d’un ensemble de facteurs et les études à ce niveau sont malheureusement peu développées.
Offrir le choix aux consommateurs
Aux États-Unis, une nouvelle réglementation va obliger les compagnies distributrices de déclarer la proportion qu’occupe chaque source d’énergie dans l’électricité livrée chez le consommateur. Ceux-ci pourront choisur leur distributeur en fonction de leur préférences et de leurs convictions.
Plus encore, on travaille à faire accepter que chaque distributeur soit tenu d’acheter un quota minimum d’électricité produite par des énergies renouvelables. Nous devons aapter cette nnle tendance dans le contexte Québécois pour permettre au consommateur de choisir ses sources d’énergie.
Le développement de ces choix aura un impact considérable sur le prix que le consommateur consentira à payer et sur la capacité des producteurs d’offrir un prix concurrentiel.
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Eolien contre NucléaireJean Marie Chevalier, pour la privatisation d’EDF , explique qu’en Allemagne, les gens sont effectivement prêts à payer plus cher pour l’électricité verte, mais qu’on ne peut pas être vert et compétitif... et qu’il faudrait relancer la discussion sur l’écotaxe qui pourrait permettre de mutualiser les charges tout en permettant la compétitivité des industries consommatrices.
Pourtant, la comparaison des coûts du kWh électrique entre éolien et nucléaire, faite par Énergie & Sécurité (no11, 2000), est concluante.
Considérant tous les coûts (Investissement, cornbustible, retraitement, exploitation, entretien, évacuation des déchets et démantèlement) le kWh produit par l’éolien offshore coûte 1,77 FB.
Celui produit par un réacteur à eau ordinaire alimenté en MOX revient à 2,22 FB.
Il est vrai que dans le cas de l’éolien, les coûts du combustible, du retraitement et d’évacuation des déchets ne sont pas applicables. Quant à la durée du démantèlement et de libération du site, elle va de quelques jours pour l’éolien à plus de 50 ans pour le nucléaire.
La désinformation entretenue par le lobby nucléaire tend, surtout en France, à minimiser les potentialités de l’éolien. Pourtant, en 1952 déjà, avant même que l’ère de l’énergie commerciale débuta, la Commission Paley, nommée par le Président Truman, avait abouti à la conclusion que les énergies renouvelables étaient, de loin, plus prometteuses que l’énergie nucléaire.
Source:
http://www.passerelleco.info/article.php3?id_article=210#top