Développement durable

Bonjour
Développement durable

Leitmotiv des partis écologistes et du gouvernement mais c'est un sujet qui me tracasse pour l’avenir :

Voila le problème: ces deux mots me paraissent incompatibles dans un milieu fini comme notre petite planète.
Développement signifie, je crois, expansion, agrandissement, augmentation du volume, de la surface, ou de la quantité.
Et durable signifie continuité dans le temps.
Alors comment allons-nous pouvoir continuer à nous développer durablement sur la planète ?

D'une part la population mondiale augmente à raison de deux nouveaux habitants chaque seconde qui s'écoule, (ca c'est du développement)
Du fait qu'il y a de plus en plus d'habitants il faut de plus en plus de place pour les loger, il faut de plus en plus de nourriture, d’eau, de vêtements, d'énergie donc il faut pêcher plus, cultiver plus etc etc...(Toujours du développement)

D'autre part, les pays dit en voie de développement s'industrialisent de plus en plus, notamment la Chine et l'Inde. Ces pays consomment de plus en plus d’énergie, de matières premières comme les métaux, le pétrole, qui deviennent rares et surtout ils polluent de plus en plus.

Donc l’humanité se développe dans tout les sens du terme. Ce développement pourra-t-il continuer durablement ? jusqu’ou pourra-t-elle aller ?

Voilà, j'ai donné mon idée personnelle sur le développement durable. Peut-être que je me trompe. Qu'en pensez-vous ?

Je réagis juste sur le mot "durable" pour le moment, car c'est un sujet souvent traité en "doctrine" et j'y suis confrontée directement dan smon métier, notamment en tant que membre d'un pôle "Développement Durable".
Le terme anglais de la déclaration de Kyoto est "sustainable" ; pourquoi l'avoir traduit par "durable" et non "soutenable" qui me paraît plus approprié, plus compréhensible et plus proche de l'idée...

Ne trouvez-vous pas que "développement soutenable" semble un but tout autre que "développement durable" ? D'où l'importance des termes, le respect du concept...

Bonjour Domidon
Merci pour cette précision qui éclaire ma lanterne.
Conséquence d'une traduction à la francaise (trop timide) Soutenable aurait sans doute trop choqué ou aurait été mal compris par nos compatriotes.

Développement soutenable: Ce serait en effet plus logique et aurait probablement évité ma remarque.
Bien que, pour le moment, je constate que l'humanité ne se dévelope pas d'une manière soutenable pour la planète.
En conséquence, même en changant les mots le problème de fond reste le même.

Ce post est l'occasion peut-être d'inscrire la définition du développement durable selon le rappport Brundtland :
« un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de " besoins ", et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. »


Et pour ceux qui entendent dans "développement durable" uniquement une préoccupation environnementales, on peut préciser que le concept repose sur trois "piliers" : pour être durable, le développement doit être écologiquement vivable, économiquement viable et socialement équitable.

Les termes ne changent pas le problème de fond, mais il est intéressant d'interroger toutes nos politiques de "développement" avec ce concept, pour ne plus commettre autant d'erreur dans l'implantation des activités par rapport aux secteurs d'habitations, pour penser à raccorder différents secteurs par des voies de déplacements doux (vélo, piéton), etc etc.
C'est un premier pas dans beaucoup de collectivités, déjà locales, pour que les services s'occupant des politiques économiques, de la ville, d'habitat, d'aménagement, de tourisme, de dépalcements et transport etc. arrêtent de travailler de façon cloisonnée et planchent sur le sprojets ensemble, coordonnent leurs actions, les rendent un peu plus "intelligentes" parfois même !

Voici une bonne explication
Je suis bien conscient que cette mise en place ne peut se faire du jour au lendemain puisqu’il faut redéfinir l’organisation environnementale de notre société dans son ensemble et quand je vois le gâchis des quarante dernières années je me dis que ce n’est pas gagné. Le plus dur étant à mon avis de changer le comportement des gens.

Effectivement, le développement durable n'est pas facile à expliquer et à appliquer, car il s'agit d'un concept global et transversal. C'est aussi ça qui rend ce concept intéressant, car il permet de faire du lien entre plein de choses.

Au-delà des mots, et d'une traduction correcte ou non de l'expression anglaise, ce qui compte, ce sont les engagements et les actes qui les mettent en oeuvre. En rester à des quesions de réthorique, ça permet aussi de ne pas avoir à agir de manière plus active, c'est se cacher derrière son petit doigt. J'ai pour ma part la chance de travailler, notamment sur les thématiques du développement durable, pour un élu très investi sur cette question, même s'il n'est "que" socialiste ! (il s'agit de Jacques AUXIETTE, Président du Conseil Régional des Pays de la Loire). Et malgré tous ses défauts, Ségolène ROYAL a, je pense, un engagement sincère dans ce domaine, il n'y a qu'à voir tout ce qu'elle a fait dans sa région depuis qu'elle en est Présidente.

On trouve toujours que ça ne va pas assez vite, c'est vrai que les enjeux sont importants. Il faut continuer nos actions individuelles, et continuer à en parler autour de nous, c'est en donnant l'exemple que nous pouvons faire avancer nos concitoyens. Et bien sûr continuer à voter pour ceux / celles qui nous paraissent porter le plus le respect des autres et de notre environnement. C'est vrai qu'en France, les Verts sont dans une position difficile, aussi due au fait que ROYAL avait repris dans une très grande part le discours écologiste, qui ne leur laissait pas beaucoup de place. Et le traumatisme de 2002 est toujours là, qui a fait que le vote qu'on dit utile a joué à plein. Ceci dit, à l'échelon local, les Verts sont toujours présents. C'est aussi à eux de chercher à continuer à peser. C'est aussi à eux de montrer que ce sont les plus pro pour agir en la matière. Je peux vous dire quand dans notre Conseil Régional, ils ne font pas beaucoup avancer les choses, heureusement que les socialistes sont là pour porter un grand nombre d'idées.

Quant à nous, individuellement, il s'agit de réflechir où nous pensons pouvoir être le plus utile: au travail, auprès de nos amis et familles, en s'engageant en politique ou dans le secteur associatif.

Ce n'est qu'un début, continuons le combat !

A votre appréciation

Aurélia

aurelia a écrit:

Effectivement, le développement durable n'est pas facile à expliquer et à appliquer, car il s'agit d'un concept global et transversal. C'est aussi ça qui rend ce concept intéressant, car il permet de faire du lien entre plein de choses.

Je me suis rendue compte à quel point "développement durable" était mal compris, lors d'une matinée de - je ne sais pas comment dire : formation ? information ? colloque ? - la semaine dernière.
J'en étais même arrivée moqueuse, oh que ce n'est pas bien !! Mais bon ça fait du bien de rire de temps en temps.
Déjà, matinée sur l'approche environnementale de l'urbanisme, où les termes de développement durable revenaient à toutes les sauces. Entre les personnes (élus en l'occurence) qui partaient dans des délires sémantiques... Celles qui disaient qu'en secteur rural on ne peut pas "faire de développement durable", c'est trop dur, "en milieu urbain ou si on a une voie express c'est facile, il suffit de densifier par exemple..." et qu'on devrait plutôt essayer de repenser la "méthode". Eh oui coco, le développement durable c'est ça, c'est une méthode. On s'en fiche comment on l'appelle en fait, c'est un concept, un état d'esprit, une vigilance.

aurelia a écrit:

Au-delà des mots, et d'une traduction correcte ou non de l'expression anglaise, ce qui compte, ce sont les engagements et les actes qui les mettent en oeuvre. En rester à des quesions de réthorique, ça permet aussi de ne pas avoir à agir de manière plus active, c'est se cacher derrière son petit doigt.

Comme tes propos résonnaient dans ma tête ce jour-là Aurélia !

Bref tout ça pour en revenir effectivement la plupart du temps à penser à l'environnement avec des "éco-quartiers" ou un projet d'aménagement et de développement durable dans le plan local d'urbanisme (de toutes façons imposé par la loi, mais disons que dans l'exemple il y avait une volonté de définir un véritable projet partagé), en disant qu'on FAIT ainsi du DEVELOPPEMENT DURABLE...

Encore faut-il penser à la participation des habitants dans ce cas, généralement "informés" selon les procédures minimales légales...
En ne considérant pas que l'intervention d'une anthropologue, qui étudie certes le comportement des habitants, saura résumer les besoins... (je caricature quand même... un peu)
Encore faut-il que l'éco-quartier, enfin éco-lotissement, enfin lotissement pensé en Haute Qualité Environnementale-aménagement, ne revienne pas à supprimer l'espace de respiration qui avait été conservé entre un petit bourg et la partie littorale urbanisée de la commune, revenant ainsi à rattacher tout "l'urbain" à la mer, en suivant les voies de communication qui plus est... Encore faut-il ne pas imposer dans le document d'urbanisme encore et encore des places de stationnement qui contraigne à bitumer un éco-lotissement plus que ne souhaitait le promoteur...

Enfin bref, le développement durable est un tout et pour moi c'est définitivement une façon de penser et d'agir, en cohérence... du bon sens ?
Mais...

aurelia a écrit:

On trouve toujours que ça ne va pas assez vite, c'est vrai que les enjeux sont importants.

C'est là que réside une autre part du problème : penser à tout, prendre le temps, consulter les gens, les faire parler de leurs besoins, de leurs vies, de leurs connaissances et pratique de l'espace finalement, est ressenti comme une perte de temps... Pourtant combien de temps passons-nous à essayer de réparer des erreurs, petites ou grandes ?