Selon un rapport du WWF, l'empreinte écologique de l'humanité, qui évalue sa consommation de ressources naturelles, excède de 30% les capacités de la planète à se régénérer.
Alarmant. Au rythme de sa consommation actuelle, l'humanité aura besoin de deux planètes au début de la décennie 2030 pour répondre à ses besoins, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF).
L'empreinte écologique de l'humanité, qui évalue sa consommation de ressources naturelles, excède désormais de 30% les capacités de la planète à se régénérer, annonce le WWF dans son rapport Planète vivante 2008.
La pression de l'humanité sur la planète a plus que doublé au cours des 45 dernières années en raison de la croissance démographique et de l'augmentation de la consommation individuelle, explique le rapport. Cette surexploitation épuise les écosystèmes et les déchets s'accumulent dans l'air, la terre et l'eau.
Du coup, la déforestation, la pénurie d'eau, le déclin de la biodiversité et le dérèglement climatique, provoqué par les émissions de gaz à effet de serre, «mettent de plus en plus en péril le bien-être et le développement de toutes les nations», explique le WWF. Qui estime qu'«il semble de plus en plus improbable d'atteindre l'objectif pourtant modeste visé par la Convention de Rio sur la diversité biologique de réduire l'érosion de la biodiversité mondiale d'ici 2010».
L'Allemagne exemplaire, pas la France
En 2005, l'empreinte écologique de la France excédait de 62% sa capacité par personne, selon le rapport du WWF. Cette empreinte a augmenté de 85% entre 1961 et 2005 pour atteindre 4,9 hectares globaux (terre et mer) par personne, alors que la biocapacité du pays est évaluée à 3 ha, souligne le WWF.
Cette hausse brutale s'explique surtout par «l'empreinte carbone», c'est-à-dire la surface de planète nécessaire pour absorber les émissions de CO2 produites et par la surface occupée par le bâtiment et les infrastructures.
Cette tendance à la hausse est observée de la même façon dans la plupart des pays de l'OCDE, qui regroupent grossièrement une Europe élargie: l'Espagne connaît ainsi une hausse continuelle de l'empreinte écologique par personne, devenue quatre fois supérieure aux capacités de sa nature. Les pays d'Europe du sud en général connaissent une évolution similaire.
A l'inverse, l'Allemagne qui présente encore une empreinte relativement élevée (deux fois supérieure à sa biocapacité) réussit cependant à la faire diminuer de façon régulière depuis les années 1980, et ce bien que le PIB continue d'augmenter.
Pour le WWF, ces informations «semblent montrer qu'il n'y a pas de fatalité et que dans une économie en croissance, un découplage entre PIB et consommation des ressources est possible. Il n'est plus acceptable aujourd"hui de justifier une augmentation d'empreinte écologique par personne sous prétexte d'une indispensable croissance économique».
(Source AFP)
http://www.liberation.fr/terre/0101165817-urgent-cherche-terre-de-secours-pour-2030?xtor=EPR-450206