les zones humides et notre santé

Les zones humides et notre santé

Dans le cadre de la Journée mondiale des zones humides qui s’est déroulée le 2 février 2008, de nombreuses manifestations ont eu lieu dans toute la France. L’occasion de sensibiliser les citoyens à leur protection. Suite au Grenelle Environnement, un programme d’actions a d’ailleurs été adopté en faveur de ces milieux fragilisés.

La Journée mondiale des zones humides

Depuis 1997, le 2 février a été proclamé Journée mondiale des zones humides par l’Organisation des Nations-Unies, célébrant la date anniversaire de la signature en 1971, dans la ville de Ramsar (Iran), de la convention sur les zones humides d’importance internationale. Ainsi, chaque 2 février, des manifestations sont organisées dans le monde entier afin de sensibiliser les utilisateurs des zones humides, et le grand public, à la nécessité de protéger et plus largement, à les amener à réfléchir sur la gestion des écosystèmes aquatiques. Le secrétariat de la convention de Ramsar a décidé cette année de célébrer les apports des zones humides en termes de santé des populations.

En France, de nombreux acteurs ont profité de cette Journée pour proposer plus de 200 manifestations dans les parcs naturels régionaux, les agences de l’eau, les directions régionales de l’environnement ou autres établissements publics, des ONG ou encore des associations scolaires. L’occasion de présenter de nouveaux outils de préservation des zones humides, d’organiser des opérations de nettoyage, des visites de terrain, des conférences, des tables-rondes, des expositions, des concours de dessin pour les enfants, etc.

En France, la protection des zones humides a été l’un des sujets de biodiversité abordés dans le cadre du Grenelle Environnement, donnant lieu à l’adoption d’un programme en faveur de ces milieux fragilisés.

Les zones humides en France : un patrimoine à sauvegarder

Une zone humide est une région où l’eau est le principal facteur qui contrôle le milieunaturel, ainsi que la vie animale et végétale associée.

Les zones humides constituent un patrimoine unique, aussi bien en termes de richesse naturelle, de diversité biologique ou de paysage, qu’en termes d’héritage culturel et d’identité des populations. Elles sont parmi les milieux naturels les plus riches du monde et fournissent eau et aliments à d’innombrables espèces de plantes et d’animaux.
Cependant, les dernières décennies ont été marquées par la régression des zones humides dans le monde entier.

La France n’échappe pas à cette tendance

Les zones humides nationales couvrent environ 1,5 millions d’hectares, soit un peu plus de 2.5% du territoire national, selon la dernière évaluation nationale de 2001 (source : IFEN, MNHN). On estime que deux tiers des zones
humides ont disparu en France entre la fin du 19ème siècle et les années 1990. Cette
tendance est toujours en cours dans certains types précis d’habitats, notamment dans les
tourbières, les landes humides, les annexes alluviales et les prairies humides. Pourtant, la préservation des zones humides est une absolue nécessité de par leur remarquable utilité.

Une utilité démontrée

Les zones humides constituent une protection naturelle contre les inondations. Véritables espaces d’expansion des crues, elles se substituent ainsi naturellement à des ouvrages Coûteux de régulation des débits hydrauliques.

De plus, les marais, tourbières, prairies humides ou mangroves d’Outre-mer présentent un intérêt en matière de préservation et de gestion équilibrée de la ressource en eau. Elles contribuent au soutien d’étiage (basses eaux), très précieux en période de sécheresse, et constituent des dispositifs naturels d’auto épuration des eaux.

Les zones humides sont un réservoir de biodiversité. En France, 30% des espèces végétales remarquables et menacées vivent dans les zones humides, environ 50 % desespèces d’oiseaux en dépendent et les deux tiers des poissons consommés s’y reproduisent ou s’y développent.

Elles assument dans leur globalité les différentes fonctions essentielles à la vie des organismes qui y résident : fonction d’alimentation, de reproduction, d’abri, de refuge et de repos. Ces fonctions biologiques confèrent aux zones humides une productivité biologique nettement plus élevée que les autres milieux.

Les zones humides participent aussi à la régulation des microclimats. Les précipitations et la température atmosphérique peuvent être influencées localement par les phénomènes d’évaporation intense d’eau au travers des terrains et de la végétation (évapotranspiration)
qui caractérisent ces zones. Elles peuvent ainsi agir sur les effets des sécheresses au bénéfice de certaines activités agricoles.

Des valeurs culturelles et touristiques

Les zones humides font partie du patrimoine paysager et culturel (Mont-Saint-Michel, Camargue, Brière, Guérande, etc.) et constituent aujourd’hui un pôle d’attraction important. Ainsi, la frange littorale atlantique ou méditerranéenne, les lacs et les étangs attirent de plus en plus. Un tourisme « vert », plus respectueux de l’environnement, se développe dans ces espaces naturels.

Il apparaît donc que les fonctions écologiques et les valeurs économiques de ces zones sont intimement liées. De ce fait, leur gestion doit être conçue de manière intégrée,
dans le cadre de projets de développement durable et d’aménagement raisonné.