et voici une autre lecture
http://lapingourmand.com/actualites/000494.htmlle 1er lien en fonctionne pas, trop vieux...
Le 2nd, le voici, avant qu'il ne soit aussi trop vieux :
Le dimanche 23 avril 2006
Trouver le moyen de manger bio
Stéphanie Bérubé
La Presse
«J'ai une cliente qui vient ici faire son épicerie chaque semaine. Elle a trois enfants et compte en avoir un quatrième. Son mari est concierge dans une école.»
Fernand Dufresne est acheteur depuis 10 ans au Club Organic, une petite épicerie située rue Frontenac, en marge du Plateau Mont-Royal. Ses clients sont majoritairement des familles. Leur âge et leurs revenus varient grandement, assure l'acheteur, mais ils ont généralement deux choses en commun: ils planifient leurs repas à l'avance et les cuisinent.
Plusieurs clients du Club Organic achètent leurs denrées sèches à la poche et épargnent ainsi environ 40 % du prix demandé pour des plus petites quantités.
«Il est vraiment possible de s'en tirer à très bon compte, dit Fernand Dufresne. Peut-être qu'il n'y aura pas des t-bones au menu tous les soirs. Ça sera du tofu un soir, un ragoût de légumineuses le lendemain. En fin de compte, ça va être même mieux pour la santé de la famille.»
Laura Macaulay est de cet avis L'étudiante de 19 ans, rencontrée devant l'étalage de pâtes biologiques de Bio-Terre, une épicerie de la rue Saint-Viateur, affirme que c'est avant tout pour sa santé qu'elle paye plus cher pour des aliments biologiques. Malgré son budget serré. «Je pense que c'est abordable pour tout le monde qui le veut vraiment», dit-elle.
Pour arriver à s'en sortir, Laura achète ses légumes biologiques en saison, ce qui lui coûte moins cher que d'acheter des légumes ordinaires hors saison. Comme des fraises en hiver, par exemple. Elle surveille aussi les soldes. Reste que les boîtes de pâtes biologiques, même en solde, coûtaient ce jour-là environ le double d'une boîte de pâtes ordinaires.
«Il faut être prudent dans ses achats, concède-t-elle. Mais les gens ont la mauvaise impression que c'est plus cher parce qu'ils ont vu le prix des produits préparés et ça les a découragés d'acheter bio.» Le groupe Équiterre a fait une veille de 19 mois sur les produits biologiques. L'étude a comparé les prix des paniers de produits qui proviennent directement de l'agriculteur aux équivalents vendus dans des marchés spécialisés en saine alimentation, et à des produits non bios vendus en supermarchés.
Au bout du compte, les fruits et légumes biologiques des paniers d'Équiterre coûtaient 4 % de plus que les produits des supermarchés. Comparé aux équivalents biologiques vendus dans les marchés spécialisés, c'était une économie de 69 % pour le consommateur.
L'effet Wal-Mart
L'explosion de la demande pour les aliments certifiés biologiques a multiplié l'offre des produits. En 1993, quand le Club Organic a ouvert ses portes, un peu au milieu de nulle part, seulement une clientèle d'initiés allait y faire ses emplettes. «Il y a 10 ans, ça ressemblait à un magasin général ici, se rappelle Fernand Dufresne. Nous n'avions que les produits de base.»
Maintenant, le sel, la moutarde, les vinaigrettes, le maïs soufflé, les pâtes à crêpes, les biscuits, les légumes en boîtes, les tortillas ont tous leur version biologique.
Aux États-Unis, Wal-Mart annonçait le mois dernier son intention de doubler son offre de produits biologiques pour répondre à la demande grandissante de sa clientèle. Les magasins du Texas seront les premiers à voir augmenter leur section bio; le reste de l'Amérique suivra.
Fernand Dufresne n'est pas contre la démocratisation du bio. Au contraire. Cela a amené plus de gens à découvrir les vertus d'une saine alimentation.
«Dans le bio comme dans le traditionnel, il y a la masse qui veut le meilleur prix et la spécialité, qui veut la meilleure qualité. Nous, on fait de la spécialité. Et souvent, des gens qui ont découvert des produits bios sur les tablettes des épiceries à grande surface se tournent ensuite vers des boutiques spécialisées.»
Pour répondre à la demande des multinationales, de plus en plus de grandes fermes font de l'agriculture biologique. «Mais ces grandes fermes-là ne sont pas ici», dit Frédéric Paré, d'Équiterre, une association qui prône notamment le commerce équitable. Ce qui nous amène un autre problème: devant le comptoir de légumes, est-ce mieux d'acheter une pomme de terre bio qui vient de l'Ohio ou une pomme de terre ordinaire qui vient de l'Assomption?
«Un choix personnel, dit Frédéric Paré. C'est certain que ta patate bio a eu un effet positif où elle a été produite. Mais ce n'est pas mieux pour l'environnement si elle a dû faire tout ce chemin pour arriver ici. À l'inverse, la patate québécoise n'est pas bio, mais l'acheter, c'est encourager l'agriculture locale.»